-
Chloé : Comment se forme le vent ?
Réponse de Julien Balestra, ingénieur au laboratoire Géoazur d’Université Côte d’Azur de l’Observatoire de la Côte d’Azur, du CNRS et de l’IRD
Le poids de l’atmosphère exerce une force sur toute la surface de la Terre : la pression atmosphérique. Sa valeur moyenne est de 1013,25 hPa au niveau de la mer. Elle varie en permanence, définissant des zones de valeurs plus hautes (anticyclones), et de valeurs plus basses (dépressions). Ces variations provoquent des mouvements horizontaux des masses d’air depuis les zones de hautes pressions vers les zones de basses pressions, mouvements qui portent un nom bien connu de nous tous : le vent.
-
Gabriel : Comment pouvons-nous dater les objets ?
Réponse de Didier Binder, chercheur émérite au laboratoire Cultures et Environnement, Préhistoire, Antiquité, Moyen âge - CEPAM d’Université Côte d’Azur et du CNRS
Généralement privés de sources écrites, les archéologues datent des contextes, plutôt que des objets isolés, en combinant des méthodes dites « relatives » empruntées aux Sciences de la Terre (stratigraphie, taphonomie, …) et des méthodes physico-chimiques dites « absolues » (comptage de radioéléments, mesure de thermo-luminescence, mesure de paléomagnétisme, …).
Pour les périodes les plus récentes (entre -40 000 ans et aujourd’hui) c’est la méthode du radiocarbone qui est la plus communément employée. Elle se fonde sur la quantité de Carbone-14 présente dans les tissus vivants, qui décroit à la mort de la plante ou de l’animal selon des lois physiques précisément établies. La mesure des activités résiduelles du Carbone-14 et du Carbone-13 permet de calculer le temps qui s’est écoulé depuis la mort de l’organisme. Cette mesure, sous la forme d’une courbe de densité de probabilité, est ensuite calibrée selon les fluctuations de l’activité en Carbone-14 au cours du temps, et est toujours assortie d’une incertitude qui peut varier de quelques dizaines à quelques centaines d’années. Aussi une mesure isolée ne suffit généralement pas à dater : il convient de multiplier les datations et de les traiter statistiquement afin d’atteindre une précision suffisante.
-
Karim : Pourquoi est-il nécessaire de redémontrer les théorèmes en mathématiques ?
Réponse de Ludovic Rifford, chercheur en mathématiques au Laboratoire Jean Alexandre Dieudonné - LJAD d’Université Côte d’Azur et du CNRS
Ce serait comme demander s’il est important qu’un chauffeur routier connaisse bien le fonctionnement d’un camion. Savoir redémontrer un théorème c’est mettre le nez dans le moteur, comprendre les raisons pour lesquelles le résultat est valide. Savoir rédémontrer un théorème c’est prendre de la hauteur par rapport à celui-ci, être capable d’avaluer par exemple si ce théorème pourrait s’adapter si on sort un peu de son cadre d’application. Et bien-sûr demander aux élèves de savoir redémontrer certains théorèmes c’est s’assurer qu’ils s’intéresseront bien à la théorie.
-
Julie : Les yeux bleus sont-ils plus sensibles à la lumière ?
Réponse de Nathalie Billon, chercheuse en neurosciences à l’Institut de Biologie Valrose - iBV d’Université Côte d’Azur, du CNRS et de l’Inserm
Non, les yeux bleus ne sont pas plus sensibles à la lumière ! C’est bien l’iris, partie colorée de l’oeil, qui contrôle l’ouverture de la pupille (trou situé au centre de l’iris), pour protéger la rétine (zone de l’oeil qui capte les rayons lumineux) des excès de luminosité. Mais l’iris est constituée de deux couches de pigments : la première couche détermine la couleur de l’oeil, tandis que la seconde, de couleur foncée et uniforme pour tous, régule la tolérance à la lumière. Les personnes aux yeux clairs n’ont aucune raison d’être plus sensibles à la lumière que celles aux yeux sombres !
-
Mathias : Est-ce que les épaves favorisent la biodiversité ?
Réponse de Benoit Dérijard, chercheur au laboratoire Ecology and Conservation Science for Sustainable Seas - ECOSEAS d’Université Côte d’Azur, et du CNRS
Oui, si l’on en juge les images obtenues sur les sites d’épaves après plusieurs dizaines d’années, mais à condition que les épaves soient dépolluées (hydrocarbures, métaux lourds, amiante, plastique etc.). Malheureusement c’est très rarement le cas. Dans certaines situations rares une épave dépolluée peut servir à restaurer la biodiversité lorsque que l’écosystème a déjà été dégradé par l’homme. Sinon, ça ne fait qu’accroître notre impact sur le milieu marin.
Articles réalisés dans le cadre du premier numéro d'INTERVALLE, le magazine du service Science et Société