Abdelilah Wakkach, chercheur CNRS au Laboratoire de Physiomédecine Moléculaire (LP2M), étudie les mécanismes moléculaires et cellulaires responsables de la maladie de Crohn.
Les coulisses d'une carrière en recherche
Abdelilah Wakkach, chercheur CNRS au Laboratoire de Physiomédecine Moléculaire (LP2M), étudie les mécanismes moléculaires et cellulaires responsables de la maladie de Crohn.
Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?
« L’immunologie, une discipline au centre de la physiologie et de la physiopathologie humaine, m'a attirée par son potentiel à élucider les mécanismes moléculaires et cellulaires essentiels. »
Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheur ?
« Oui, lorsque j’ai commencé mon doctorat en immunologie sur une maladie rare sans solution thérapeutique. »
En quoi consiste votre recherche ?
« Les maladies inflammatoires chroniques telles que la maladie de Crohn sont caractérisées par une inflammation chronique de la paroi intestinale du tube digestif avec des périodes de poussées et de rémissions imprévisibles.
Les symptômes peuvent varier selon la personne et la sévérité de la maladie, mais ils incluent généralement des douleurs abdominales, des diarrhées, de la fatigue, une perte de poids et des ulcères, avec un impact significatif sur la qualité de vie des patients. L'objectif global du projet est de déchiffrer l'effet moléculaire et cellulaire des agents anti-TNF dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), en se concentrant plus particulièrement sur les lymphocytes Th17, afin de mieux comprendre leurs effets bénéfiques sur l'intestin et leurs effets délétères sur la peau (psoriasis paradoxal). »
La médiation scientifique selon Abdelilah Wakkach
Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?
« Le partage des connaissances et les avancées dans mon domaine de recherche. »
Partager vos recherches avec les scolaires est-il un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas de s'orienter vers les sciences ?
« Évidemment, organiser des journées portes ouvertes des laboratoires de recherche devrait être une obligation. »
Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ?
« Je lui dirai qu'expliquer son domaine de recherche avec des mots simples, lui permettra de valoriser son travail et de se poser de nouvelles questions de recherche à partir des questions naïves du grand public généralement intéressantes et pertinentes. »
Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec les chercheuses et les chercheurs pour prendre certaines décisions ?
« C’est important d’avoir ce type d’échange. Le chercheur se doit d’informer l’opinion publique sur les fruits de ses travaux (qu'ils soient positifs ou négatifs). Mais, je ne suis pas sûr que les décideurs publics en tiennent compte. »
L'objet d'Abdelilah Wakkach
Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à ce chercheur de choisir un objet emblématique de ses études.
Le résultat ? Une cytométrie en flux
« J'ai choisi une cytométrie en flux pour illustrer mes recherches car cet appareil est essentiel pour analyser les cellules immunitaires chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques comme la maladie de Crohn. Il nous permet de comprendre l'impact des traitements anti-TNF-alpha sur ces cellules, révélant des cibles moléculaires et cellulaires potentielles pour de nouvelles thérapies. »