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Alves Da Costa Cristine

Publié le 28 juillet 2025 Mis à jour le 4 novembre 2025

Cristine Alves Da Costa, chercheuse INSERM au sein de l'Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (IPMC), étudie le rôle de la parkine dans la Maladie de Parkinson.

LES COULISSES D'UNE CARRIÈRE EN RECHERCHE 

Cristine Alves Da Costa, chercheuse INSERM au sein de l'Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (IPMC), étudie le rôle de la parkine dans la Maladie de Parkinson.

Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?

"Le fait que, probablement très tôt dans mon parcours académique de pharmacienne au Brésil, j'ai eu la chance de découvrir le métier de chercheur à travers différents stages dits « d'initiation scientifique ». C'est ainsi que j'ai développé des projets de recherche académique et industrielle depuis ma deuxième année de licence. Ces expériences dans différents laboratoires pendant les vacances scolaires m'ont beaucoup aidé dans mes choix de carrière."

Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheuse ?

"Oui, juste après mes études de pharmacie. Ainsi, bien que ma formation de pharmacienne ait été passionnante et me prédestinait à travailler dans l'industrie pharmaceutique, j'ai tout de suite su, grâce à mes différents stages, que le seul métier qui pouvait me donner l'énorme satisfaction d'être en permanence à la recherche d'une solution à une question scientifique, donc pas de routine, et l'avantage de continuer à faire un travail utile lié à la santé publique, c'était le métier de chercheur."


LA MÉDIATION SCIENTIFIQUE SELON CRISTINE ALVES DA COSTA

Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?

"Comme je fais différents types de vulgarisation scientifique, cela dépend du public auquel je m'adresse. Ainsi, lorsque j'interviens auprès de lycéens, j'aime expliquer le métier de chercheur, finalement peu connu, partager ma passion et espérer susciter des vocations. Lorsque j'interviens dans le cadre de « la science pour tous » ou auprès de fondations de patients, j'aime faire part des avancées dans mon domaine et rassurer sur le fait que la recherche fondamentale peut déboucher sur des solutions durables."

Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ? 

"Je dirais que la vulgarisation scientifique est une mission très importante de la profession de chercheur. Et c'est notre devoir de le faire, même s'il est parfois difficile d'être suffisamment didactique pour expliquer avec des mots simples des processus souvent très complexes. Je dirais aussi que c'est très enrichissant et que cela fait beaucoup réfléchir sur ce que le grand public attend des chercheurs et surtout sur les délais d'obtention des solutions. Les gens ont souvent le sentiment que la recherche n'avance pas assez vite."

Partager vos recherches avec les scolaires est-il (ou serait-il) un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas de s’orienter vers les sciences ?
 
"Oui, je pense que c'est un moyen d'attraction très efficace car, comme je l'ai dit précédemment, les jeunes ne connaissent pas les différentes facettes du métier de chercheur et les différents parcours qui y mènent. Peu de gens savent que pratiquement tous les professionnels de la santé (médecins, pharmaciens, vétérinaires) peuvent avoir deux casquettes et faire les deux."

Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec des chercheuses et chercheurs pour prendre certaines décisions ?
 
"Oui, car en fin de compte, ce sont eux qui décident des priorités et du nombre de bourses par branche scientifique. Des échanges plus intenses avec les chercheurs pourraient donc avoir des répercussions positives sur le développement des projets de recherche.."





En quoi votre recherche a-t-elle des implications pratiques ou des applications dans le monde réel ?

"En effet, la compréhension des mécanismes de régulation de l'alpha-synucléine, protagoniste de mon projet et acteur clé de la pathologie, permettra d'identifier de nouvelles pistes thérapeutiques. Ce n'est qu'en connaissant les causes d'un dysfonctionnement que l'on peut le contrer. La maladie de Parkinson étant une maladie neurodégénérative INCURABLE et très fréquente chez les personnes âgées, j'espère que mes recherches contribueront à améliorer la prise en charge clinique des malades."

Ses inspirations

"Mes principales sources d'inspiration sont d'anciens chercheurs comme Louis Pasteur, Alexander Fleming et Marie Curie. Tous ces chercheurs ont fait des découvertes remarquables avec très peu de moyens, mais ma préférée est Marie Curie. Marie Curie était une physicienne et une chimiste qui a révolutionné la recherche sur la radioactivité. Malgré toutes les difficultés inhérentes aux femmes à l'époque, elle a remporté plusieurs prix Nobel et a été la première femme à être intronisée au Panthéon."


L'objet de Cristine Alves Da Costa

Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à cette chercheuse de choisir un objet emblématique de ses études.

Le résultat ? Une tulipe

"J'ai choisi la tulipe, fleur à bulbe, parce que le projet financé par l'ANR concerne la maladie de Parkinson et que la tulipe a été choisie par la communauté scientifique comme symbole mondial de cette pathologie. Ce choix des chercheurs a été fait en hommage à James Parkinson, le médecin qui a décrit le premier la maladie de Parkinson et qui pensait que cette maladie était liée à une perturbation de l'influx nerveux dans le bulbe rachidien."

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