Chiavassa Andrea

Publié le 15 juillet 2024 Mis à jour le 4 novembre 2025

Andrea Chiavassa, astrophysicien CNRS au Laboratoire Lagrange, étudie l'impact de l'activité stellaire sur la détection et la caractérisation des atmosphères planétaires.

Les coulisses d'une carrière en recherche 

Andrea Chiavassa, astrophysicien CNRS au Laboratoire Lagrange, étudie l'impact de l'activité stellaire sur la détection et la caractérisation des atmosphères planétaires.
 

Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?

« Une combinaison de facteurs. J'ai fait mes études universitaires en Italie et une période d'un an en France. J'ai abordé mon domaine de recherche par hasard, lorsque j'ai trouvé une annonce sur internet pour mon doctorat. C'est alors que tout a commencé et je travaille aujourd'hui sur les étoiles évoluées, qui est mon sujet de recherche scientifique financé par l'Agence Nationale de la Recherche, mais aussi sur les étoiles de la séquence principale et les atmosphères exoplanétaires. »

Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheur ?

« Certainement pendant mon enfance, pas nécessairement en tant qu'astrophysicien, mais en tant que scientifique. Cependant, le ciel m'a toujours fasciné et j'aime à penser que de nombreux mondes pourraient tourner autour de ces petits points, les étoiles, qui illuminent la nuit. »

 

En quoi votre recherche a-t-elle des implications pratiques ou des applications dans le monde réel ?

« Tout d'abord, le but de l'astronomie est d'expliquer l'origine, de comprendre l'évolution et de mieux connaître leurs différentes propriétés physiques et chimiques des "objets" dans le cosmos. Mes recherches portent sur la fin de vie des étoiles. Je trouve que le fait de savoir et de comprendre que toute la nature qui nous entoure sur Terre, mais aussi dans le cosmos a un cycle de vie est important et peut apporter un plaisir presque philosophique. 

Ensuite l'astronomie contribue indirectement à la production d'innovations, parce que les astronomes ont tendance à demander aux industriels de leur fabriquer des instruments aux limites, et même souvent au-delà des limites de ce qui est possible, au niveau de la sensibilité, de la fiabilité, de la précision, de l'encombrement. »

Ses inspirations

« La profondeur du ciel, la vision de l’espace et du temps de différents points de vue. Enfin la musique qui inspire et est inspirée par tout ça. »

La médiation scientifique selon Andrea Chiavassa

 

Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?

« L'échange et le partage de ce que je fais avec d'autres personnes est un aspect extrêmement important pour moi. J'aime écouter des points de vue différents et trouver un fil conducteur qui peut me rapprocher de mon interlocuteur. »

Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ? 

« C'est une expérience enrichissante à tous égards. Elle nous permet de repenser notre façon de travailler et de présenter ce que nous faisons. »

Partager vos recherches avec les scolaires est-il un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas de s’orienter vers les sciences ?

« Très souvent et depuis toujours, des classes élémentaires au lycée en France, en Italie et en Allemagne. »

Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec les chercheuses et les chercheurs pour prendre certaines décisions ?

« Certains domaines de recherche sont cruciaux pour l'avenir à court et à long terme d'un État, mais aussi de l'humanité. Certaines décisions devraient intégrer les expériences et les résultats de la recherche scientifique au-delà de tout aspect et de toute instrumentalisation politique. Tout simplement pour le bien commun. C'est pourquoi je pense qu'il est extrêmement important pour les décideurs politiques d'avoir un échange efficace et continu avec le personnel scientifique. »

Auriez-vous une anecdote à partager en lien avec votre expérience en médiation scientifique ? 

« Il m’est arrivé, dans une classe, d’avoir un commentaire sur le globe terrestre que j'utilisais pour expliquer les éclipses. Un enfant m'a dit qu'il y avait une erreur car la terre est plate. J'ai eu du mal à répondre... mais je lui ai suggéré de chercher une preuve de ce qu'il disait (y compris de ce que je lui racontais), comme par exemple marcher toujours tout droit dans la même direction et voir s'il finissait par trouver le bord de la Terre... qui sait s'il l'a fait, mais de toute façon, j'espère qu'il a maintenant la curiosité de vérifier ce qu'on raconte. »

L'objet d'Andrea Chiavassa

Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à ce chercheur de choisir un objet emblématique de ses études.

Le résultat ? Un dé à 100 faces !

« Un dé à 100 faces. Recouvrir une sphère (qui peut symboliser une étoile) de formes géométriques est un véritable problème mathématique. Une partie de mes recherches consiste à modéliser l'atmosphère des étoiles et à voir comment chaque partie de l'étoile fonctionne.

Un autre exemple que j'utilise souvent est celui de la casserole pleine d'eau qui bout lorsqu'on fait cuire des pâtes. C'est parce que j'étudie les mouvements convectifs de l'étoile qui amènent l'énergie du bas vers le haut. La marmite en ébullition aurait été plus compliquée à transporter....  »

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