Andreas Schedl, chercheur CNRS à l'Institut de Biologie Valrose (iBV), s'intéresse à la manière dont les organes sont influencés par le sexe et à l'impact des hormones sur le fonctionnement des organes, le renouvellement des cellules souches et les maladies.
Les coulisses d'une carrière en recherche
Andreas Schedl, chercheur CNRS à l'Institut de Biologie Valrose (iBV), s'intéresse à la manière dont les organes sont influencés par le sexe et à l'impact des hormones sur le fonctionnement des organes, le renouvellement des cellules souches et les maladies.
Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?
« J’ai étudié la biologie de développement, un domaine de recherche qui tente de comprendre comment les cellules interagissent pour former un organisme complexe avec tous ses organes. C'est un sujet non seulement fascinant, mais aussi très beau lorsqu'on le regarde au microscope. Le développement et la biologie des cellules souches étant étroitement liés, il était évident d'orienter nos recherches dans cette direction. »
Ses inspirations
Il y en a beaucoup. Dans le domaine de la science au quotidien, il s'agit de discuter avec des personnes, qu'il s'agisse de membres de l'équipe ou d'autres scientifiques du monde entier. Toutefois, il est important de trouver un juste équilibre entre la recherche et les loisirs. En effet, les nouvelles idées naissent souvent à des moments où l'esprit est au repos, par exemple lors d'une promenade en montagne ou en jouant du piano.
Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheur ?
« Oui, en effet. Lors de mes dernières années de lycée (1983/1984), j'ai eu la chance d'avoir un excellent professeur de biologie, qui ne se contentait pas d'enseigner la biologie classique, mais qui nous tenait également au courant des dernières découvertes.
J'étais tout simplement fasciné par le fait que les scientifiques étaient capables de déchiffrer les mécanismes moléculaires et je voulais comprendre comment l'ADN, l'ARN et les protéines agissaient ensemble pour produire un organisme vivant. Je pense que mon exemple montre l'importance d'inciter les jeunes à s'intéresser aux sciences. »
En quoi consiste votre recherche ?
« La glande surrénale est un organe central pour la santé. De façon surprenante, les maladies des glandes surrénales présentent un très fort biais sexuel, les femmes étant touchées de façon disproportionnée. Malgré cela, le sexe est rarement pris en compte dans le traitement. Nous espérons qu'en étudiant le dimorphisme sexuel de cet organe, nous pourrons développer de meilleures stratégies thérapeutiques pour les patients souffrant de maladies des glandes surrénales, y compris le cancer des glandes corticosurrénales. »
La médiation scientifique selon Andreas Schedl
Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?
« L'échange avec le public est important pour deux raisons : d'une part, il donne au scientifique l'occasion d'expliquer pourquoi la recherche qu'il mène est importante.
D'autre part, il nous aide à comprendre les préoccupations et les questions du public, qui peuvent également influencer l'orientation de nos recherches. »
Partager vos recherches avec les scolaires est-il (ou serait-il) un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas s'orienter vers les sciences ?
« Oui, et j'en suis un très bon exemple. Comme je l'ai expliqué plus haut, j'ai choisi les sciences grâce à un professeur qui a su allumer cette étincelle en moi. C'est la raison pour laquelle nous accueillons souvent des écoliers pour quelques jours dans notre laboratoire. »
Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ?
« Comme je l'ai mentionné précédemment, je pense qu'il est très gratifiant de participer à des activités de vulgarisation scientifique. »
Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec les chercheuses et les chercheurs pour prendre certaines décisions ?
« Prendre des décisions politiques sans apport scientifique est tout simplement irresponsable, car cela peut entraîner des erreurs qui sont parfois impossibles à corriger. Notre propre recherche n'est probablement pas directement liée à la prise de décisions politiques de grande portée, mais nous sommes bien sûr concernés par les lois et les réglementations. »
L'objet d'Andreas Schedl
Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à ce chercheur de choisir un objet emblématique de ses études.
Le résultat ? Des cadeaux d'anciens et d'actuels étudiants
« La science est internationale et prospère dans un environnement multiculturel. Les objets choisis pour la photographie sont des cadeaux d'anciens et d'actuels étudiants de mon labo qui viennent du monde entier (Chine, Sri Lanka, Grèce, Brésil etc.). Ils symbolisent pour moi le fait que nous pouvons non seulement vivre et travailler ensemble, mais aussi apprendre les uns des autres et créer une véritable synergie. »
Découvrez le projet SEX-SPECS !