Bruno Antonny, chercheur CNRS à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et cellulaire (IPMC), étudie comment des protéines telles que GMAP-210 organisent l’espace cellulaire pour facilier le transport vésiculaire.
Les coulisses d'une carrière en recherche
Bruno Antonny, chercheur CNRS à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et cellulaire (IPMC), étudie comment des protéines telles que GMAP-210 organisent l’espace cellulaire pour faciliter le transport vésiculaire.
En quoi consiste votre recherche ?
« Notre recherche a pour objet des molécules dont la nature et/ou l'abondance est clé pour la santé. Cela comprend le cholestérol, les lipides polyinsaturés et certaines protéines aux propriétés bien particulières. »
Mon domaine d'expertise est la biochimie, et dans le contexte de cette ANR, il s'agit de définir les caractéristiques chimiques des molécules biologiques qui permettent à l'appareil de Golgi de sélectionner des vésicules de transport.
Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?
« Un séminaire de recherche fait dans les années 1980 par un chercheur extrêmement brillant, Marc Chabre, dans l’école où j’étudiais.
Il présenta les expériences que son équipe réalisait pour comprendre les mécanismes moléculaires de la vision. Comment notre rétine détecte les photons et transforme leur capture en un signal électrique. Il accepta de me prendre comme étudiant en thèse. »
Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheur ?
« Oui, lorsque je fus reçu à l’ENS de Saint Cloud. Auparavant, être chercheur me paraissait plutôt irréaliste. »
Ses inspirations
« La surprise et les contradictions apparentes de la nature. »
La médiation scientifique selon Bruno Antonny
Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?
« C’est assez rare. Parfois auprès de la famille ou d’amis. J’arrive parfois avec des métaphores tirées de la vie courante à les intéresser. »
Pensez-vous que la médiation scientifique donne le goût des sciences ?
« Oui ! »
Auriez-vous une anecdote à partager en lien avec votre expérience en médiation scientifique ?
« Lors de la remise d’une médaille, j’ai donné un discours pour expliquer nos recherches. Le journaliste présent n’a retenu qu’une phrase de mon discours, phrase qui fut mise en titre dans le journal régional.
Cette phrase sortie de son contexte était malheureuse car elle dévalorisait nos efforts. Tout en restant heureux de participer à la médiation scientifique, je suis depuis plus prudent. »
Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de faire de la médiation scientifique ?
« De regarder « C’est toujours pas sorcier » avec un enfant, et de voir comme c’est un art difficile mais intelligent et intéressant. »
Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec les chercheuses et les chercheurs pour prendre certaines décisions ?
« J’espère, mais cela dépend plus de l’ouverture d’esprit de l’interlocuteur que de sa position. »
L'objet de Bruno Antonny
Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à ce chercheur de choisir un objet emblématique de ses études.
Le résultat ? Une simple feuille de papier !
« Imaginez une feuille de papier courbée en vague pour rapprocher deux points éloignés. De la même manière, les protéines comme GMAP-210 et TPD54 utilisent leur flexibilité pour rapprocher les vésicules de leurs destinations spécifiques dans la cellule, assurant ainsi un transport efficace et précis. »
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