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Colom Rémi

Publié le 1 octobre 2025 Mis à jour le 31 octobre 2025

Rémi Colom, chercheur au sein du Centre de Recherche sur l'Hétéro-Epitaxie et ses Applications (CRHEA), développe des sources de lumière directionnelle.

LES COULISSES D'UNE CARRIÈRE EN RECHERCHE 

Rémi Colom, chercheur au sein du Centre de Recherche sur l'Hétéro-Epitaxie et ses Applications (CRHEA), développe des sources de lumière directionnelle.

Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?

"Depuis tout jeune, j’ai eu un certain attrait pour les sciences en général et en particulier la physique. J’ai donc naturellement bifurqué vers des études en physique. Au cours de ces études, je me suis spécialisé dans le domaine de l’optique, c’est-à-dire l’étude de la lumière. C’est un champ extrêmement vaste et qui possède de nombreuses applications dans notre vie de tous les jours (microscopie, télécommunications …) ce qui a suscité mon intérêt et qui m’a poussé à y travailler."

Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheuse ?

"Cette prise de conscience a été pour moi assez graduelle et tardive. Après des études en école d’ingénieur, je me destinais plutôt à travailler dans l’industrie. Mon stage de fin d’étude, réalisé au CEA à Grenoble, m’a permis de prendre conscience de mon intérêt pour la recherche et m’a aussi poussé à faire un doctorat. Le plaisir que j’ai pu éprouver pendant mon doctorat m’a naturellement poussé à continuer dans la recherche."


LA MÉDIATION SCIENTIFIQUE SELON REMI COLOM

Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?

"Lorsque l’on fait de la recherche, on passe beaucoup de temps à résoudre des problèmes techniques et souvent complexes. La communication au grand public nous demande d’envisager nos travaux de recherche sous un autre jour et de privilégier une présentation d’une vision globale de notre domaine de recherche et des concepts principaux sous-jacents. Ceci représente donc une forme de respiration par rapport à nos travaux réalisés au jour le jour."

Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ? 

"Cet exercice peut être un peu déconcertant au début car il est inhabituel mais il ne faut pas hésiter à sauter le pas car c’est une expérience enrichissante qui est assez gratifiante. Le public est souvent assez enthousiaste à l’idée d’apprendre de nouvelles choses. De manière plus prosaïque, nos travaux étant en grande partie financés par de l’argent publique, il est naturel qu’il y ait une forme de rétribution dont fait partie la médiation scientifique."

Partager vos recherches avec les scolaires est-il (ou serait-il) un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas de s’orienter vers les sciences ?
 
"Pour répondre à cette question, je peux parler de mon expérience personnelle en tant qu’élève. Je n’ai pas de souvenir marquant de rencontres avec des scientifiques durant mes études primaires et secondaire. Cependant, je me rappelle avoir été fortement marqué par des émissions qui donnaient la parole à des scientifiques à la télévision et à la radio telles que «C’est pas sorcier » ou « les petits bateaux ». C’est pour cette raison que je pense que le contact avec des scientifiques, fusse-t-il indirect, permet en effet de cultiver une forme d’intérêt pour les sciences chez les enfants."

Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec des chercheuses et chercheurs pour prendre certaines décisions ?
 
"La crise du COVID-19 est une illustration assez récente de la nécessité d’un dialogue entre scientifique et décideurs politiques. Ce dialogue est nécessaire pour beaucoup de questions politiques revêtant un fort aspect scientifique. Les enjeux autour du réchauffement climatique sont un autre exemple de contexte où les décisions politiques nécessitent ce type de dialogue. De manière plus prosaïque, l’allocation des budgets de financement de la recherche est un autre domaine qui nécessite un dialogue entre scientifiques et décideurs politiques."


En quoi votre recherche a-t-elle des implications pratiques ou des applications dans le monde réel ?

"Nos recherches visent à proposer de nouvelles solutions technologiques pour réaliser de nouveaux types de composants optiques. Elles cherchent aussi à intégrer ces composants optiques dans des dispositifs pour améliorer l’efficacité de détecteurs et de sources de lumières (DEL ou lasers) comme c’est le cas pour le projet Dilemma."

Ses inspirations

"J’ai été assez inspiré par la lecture de livres traitant de l’histoire de la physique ou des livres de vulgarisation écrits par de grands physiciens. Je peux citer par exemple les livres de Richard Feynam, qui est un personnage assez exubérant, où il retrace avec certain humour son parcours scientifique. Je peux aussi citer un article assez court de Steven Steinberg intitulé « Four golden lesson » où il donne très brièvement quelques clés pour la recherche scientifique."


L'objet de Remi Colom

Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à ce chercheur de choisir un objet emblématique de ses études.

Le résultat ? Une métasurface de grande taille

"Montrer ce à quoi ressemble une métasurface est sans doute la meilleure manière d’illustrer l’objet de mes recherches."

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