• Science et Société,

Cormont Mireille

Publié le 27 octobre 2025 Mis à jour le 4 novembre 2025

Mireille Cormont, chercheuse au sein du Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M), étudie les mécanismes de base du contrôle énergétique cellulaire, essentiels à la vie.

LES COULISSES D'UNE CARRIÈRE EN RECHERCHE 

Mireille Cormont, chercheuse au sein du Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M), étudie les mécanismes de base du contrôle énergétique cellulaire, essentiels à la vie.

Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?

"Ce sont les cours en sciences de la vie qui ont éveillé mon intérêt pour la recherche. Ils m'ont permis de découvrir la complexité du vivant et les mécanismes cellulaires qui régissent la vie, mais aussi de réaliser qu'il reste encore de nombreuses « boîtes noires » à explorer, avec des questions essentielles à résoudre."

Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheuse ?

"Il n’y a pas eu de moment précis, mais plutôt une évolution naturelle à partir de mes études, tant au lycée qu’à l’université. C’est donc progressivement, à travers mes expériences académiques, que le choix de devenir chercheuse s’est imposé."


LA MÉDIATION SCIENTIFIQUE SELON MIREILLE CORMONT

Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?

"Pour le moment, je n’ai pas eu l’occasion de partager mes recherches directement avec le grand public. Cependant, je reconnais que ce type de communication peut être très enrichissant, tant pour le chercheur que pour les auditeurs. Les questions inattendues d’un public « non spécialiste » sont souvent une véritable source de réflexion pour le chercheur."

Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ? 

"Honnêtement, je ne sais pas vraiment quoi leur dire pour les convaincre, car je ne me vois pas moi-même me lancer dans la médiation scientifique. Mon travail est actuellement plus centré sur la recherche fondamentale, et je n’ai pas exploré cette voie. Je pourrais peut-être leur dire que la médiation est certainement une expérience enrichissante s’ils aiment partager leurs découvertes et rendre la science accessible au plus grand nombre."

Partager vos recherches avec les scolaires est-il (ou serait-il) un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas de s’orienter vers les sciences ?
 
"Partager nos recherches avec les scolaires est un moyen efficace de stimuler leur curiosité, de les encourager à s’intéresser aux sciences et, pourquoi pas, de susciter des vocations pour ces domaines passionnants."


Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec des chercheuses et chercheurs pour prendre certaines décisions ?
 
"Oui, les décideurs politiques gagneraient à échanger davantage avec les chercheurs. Les grands enjeux de santé publique, comme la COVID-19 quand elle est apparue et les maladies métaboliques à l’heure actuelle, nécessitent des décisions fondées sur des données scientifiques solides. L’expertise des chercheurs peut aider à anticiper les problèmes de santé publique plutôt qu’à simplement réagir. Les politiques doivent également mieux comprendre la réalité des métiers de la recherche, alourdis par des charges administratives croissantes dues à une bureaucratie omniprésente, ce qui réduit le temps consacré à la recherche elle-même. Il serait pertinent qu’ils viennent sur le terrain, dans les laboratoires, pour mesurer les difficultés rencontrées par les chercheurs aujourd’hui, un environnement qui, entre autres, contribue à la diminution des vocations dans ce domaine."

En quoi votre recherche a-t-elle des implications pratiques ou des applications dans le monde réel ?

"Ce projet s’inscrit dans le cadre de la recherche fondamentale. Il ne vise pas directement une application à court terme, mais il cherche à mieux comprendre les mécanismes de base du contrôle énergétique cellulaire, essentiels à la vie. En approfondissant ces connaissances, nous posons les fondations nécessaires pour, à plus long terme, mieux comprendre certaines maladies métaboliques ou développer de nouvelles approches thérapeutiques."

Ses inspirations

"Ma principale source d’inspiration a été la curiosité : comprendre comment fonctionne la vie à l’échelle microscopique, ce qui régule une cellule, ce qui la fait agir ou dysfonctionner. La complexité du vivant elle-même est une source inépuisable de motivation : chaque réponse soulève de nouvelles questions, et c’est ce qui rend la recherche si stimulante. L'inspiration pour mes recherches provient également des questions soulevées par mes pairs dans leurs travaux publiés. Ces échanges scientifiques nourrissent ma réflexion et orientent souvent mes propres investigations."

L'objet de Mireille Cormont

Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à cette chercheuse de choisir un objet emblématique de ses études.

Le résultat ? Une souris d'ordinateur

"Fidèle compagne du chercheur, le pont entre l’expérimentation et les données, pour transformer les expériences en résultats concrets. Aujourd’hui, sans elle, pas de données, pas d’interprétation, plus de sciences…."

Découvrez le projet EndoMitR