Lombaert Éric

Publié le 9 juillet 2024 Mis à jour le 4 novembre 2025

Éric Lombaert, ingénieur de recherche INRAE dans l'équipe de Biologie des populations introduites à l'Institut Sophia Agrobiotech, étudie la biologie évolutive au service de la santé des plantes.

Les coulisses d'une carrière en recherche 

Éric Lombaert, chercheur INRAE dans l'équipe de Biologie des populations introduites à l'Institut Sophia Agrobiotech, étudie la biologie évolutive au service de la santé des plantes.
 

En quoi consiste votre recherche ?

« Je me concentre sur l'étude des espèces envahissantes, dont certaines ont des répercussions significatives sur l'économie, la santé humaine et les écosystèmes. Comprendre en profondeur les invasions biologiques est crucial pour trouver des moyens de minimiser leurs impacts.

Mes projets se concentrent particulièrement sur l'évolution du "fardeau génétique", offrant des connaissances précieuses dans des domaines où ce fardeau revêt une importance cruciale, tels que la biologie de la conservation et l'étude des espèces domestiquées. »

Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheur ?

« L'aspiration à m'engager dans la recherche a émergé tardivement, au cours de ma dernière année d'école d'ingénieur. »

En effectuant un stage de fin d'études au sein d'une entreprise, la découverte d'un ouvrage collectif sur l'évolution, publié par les éditions 'Bibliothèque pour la science', a suscité en moi un vif désir d'approfondir le sujet. La recherche s'est alors présentée comme la voie la plus propice pour atteindre cet objectif. »

Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?

​« Mon intérêt pour la biologie évolutive trouve ses racines dans ma curiosité précoce envers le monde du vivant, une fascination qui s'est développée plus récemment au cours de mes études sur l'histoire des sciences, et une réflexion plus philosophique orientée vers une compréhension approfondie du monde qui nous entoure. »

Ses inspirations

« Je reste avant tout un scientifique, et mes plus grandes sources d’inspiration à l’origine de mes projets sont les travaux de mes pairs. »

La médiation scientifique selon Éric Lombaert

Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?

« La communication autour de mes recherches auprès du grand public améliore ma compréhension personnelle en simplifiant des concepts complexes. En outre, j’apprécie de contribuer à sensibiliser la société sur des enjeux significatifs, par exemple en mettant en lumière l'impact crucial de l'activité humaine sur notre environnement. Rendre la science accessible est une source de satisfaction, qui transforme la diffusion de savoir en une démarche enrichissante. »

Partager vos recherches avec les scolaires est-il  un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas s'orienter vers les sciences ? 

« Lorsqu’elle est adaptée au public, je pense que la médiation scientifique peut grandement susciter l'intérêt et l'appétit pour les sciences. Les interactions directes, les démonstrations pratiques et les explications accessibles contribuent à rendre la science plus tangible. »

Auriez-vous une anecdote à partager en lien avec votre expérience en médiation scientifique ?

« J’ai peu d’expérience en médiation scientifique. Toutefois, j’ai le souvenir, lors d’une fête de la science, d’un atelier pendant lequel mon expertise a été largement éclipsée par les organismes que nous présentions. Il s’agissait de larves de coccinelle « chassant » et dévorant des pucerons.

Les images projetées sur grand écran se suffisaient à elles-mêmes, nécessitant peu d'explications de ma part et soulignant la puissance évocatrice de la science visuelle. »​​

Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ?

« Je l’encouragerais dans un premier temps à tenter l’aventure, au moins une fois. Je lui rappellerais que la médiation scientifique est une opportunité unique pour démystifier la science et créer un lien avec la société. Ce dernier point est important, car nous travaillons avant tout pour la société. »


 


Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec les chercheuses et les chercheurs pour prendre certaines décisions ?

« L'opinion publique exerce un impact significatif sur les décideurs politiques, donc partager des connaissances scientifiques et sensibiliser le grand public peut influencer les orientations de nos sociétés. Toutefois, la médiation scientifique, bien qu'importante, ne peut à elle seule suffire. Elle ne doit faire qu’accompagner un système éducatif performant et impartial. »

L'objet d'Éric Lombaert

Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à ce chercheur de choisir un objet emblématique de ses études.

Le résultat ? Une plaque de signalisation indiquant la présence de coccinelles !

« J'ai choisi une plaque de panneau de signalisation "ladybug crossing" pour illustrer comment certaines coccinelles, introduites pour lutter contre les nuisibles, sont devenues invasives et ont pertubé les écosystèmes locaux. Ce symbole reflète l'importance de comprendre le "fardeau génétique" et de minimiser les impacts des espèces envahissantes sur l'économie, la santé et l'environnement. »

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