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Jager Jennifer

Publié le 20 août 2025 Mis à jour le 4 novembre 2025

Jennifer Jager, chercheuse au sein du Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M), étudie les mécanismes moléculaires liés à l'obésité et au diabète.

LES COULISSES D'UNE CARRIÈRE EN RECHERCHE 

Jennifer Jager, chercheuse au sein du Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M), étudie les mécanismes moléculaires liés à l'obésité et au diabète.

Qu'est-ce qui vous a initialement attiré vers votre domaine de recherche ?

"C’est lors d’un stage dans un laboratoire s’intéressant au diabète de type 2 que j’ai développé un grand intérêt pour ce domaine de recherche, mon grand-père souffrait lui-même de cette maladie que je connaissais donc plutôt du point de vue d’un proche de patient. L’idée que mes travaux pourraient contribuer à mieux comprendre le développement de cette pathologie a confirmé ma décision de poursuivre une carrière dans ce domaine de recherche."

Y a-t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheuse ?

"C’est véritablement lors de mes stages que j’ai découvert ce qu’était le travail de chercheur/chercheuse. J’ai tout de suite eu le sentiment de faire partie d’une équipe, que mon travail était utile et important, je me suis sentie à ma place et j’ai compris que je voulais faire ce métier."


LA MÉDIATION SCIENTIFIQUE SELON JENNIFER JAGER

Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?

"Communiquer mes recherches au grand public permet de valoriser mon travail, et contribue à la diffusion de la culture scientifique et à l’éducation du public, et peut faire naitre un attrait pour la science, voire une vocation chez les plus jeunes. Cela nous permet d’améliorer nos compétences en communication, en essayant d’expliquer des concepts très complexes de manière accessible à différents publics."

Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ? 

"Je pense que j’utiliserai les arguments cités plus hauts, en accentuant sur le partage de notre passion aux plus jeunes. Je lui suggèrerais également plusieurs formes de médiation scientifique telle que la fête de la science, la nuit européenne des chercheurs, la rencontre avec des collégiens ou lycéens, l’accueil de stagiaires de troisième..."

Partager vos recherches avec les scolaires est-il (ou serait-il) un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas de s’orienter vers les sciences ?
 
"Oui j’en suis persuadée. J’ai eu l’opportunité d’accueillir des collégiens lors de leur stages de 3ème, à cette occasion ils ont découvert la recherche en laboratoire, les différents corps de métier, ils ont discuté avec des étudiants plus avancés dans leur formation, ce qui leur a permis d’en savoir plus sur les parcours de chacun. Je pense qu’il est crucial de développer ces interventions dans le maximum d’établissements."

Pensez-vous que les décideurs politiques pourraient davantage échanger avec des chercheuses et chercheurs pour prendre certaines décisions ?
 
"Les décideurs politiques échangent déjà avec des chercheuses et chercheurs. De plus nous avons eu des Ministres de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui occupaient préalablement des postes universitaires et/ou de chercheurs. Il y a également des échanges entre les décideurs politiques et les PDG de l’INSERM et du CNRS. Mais davantage d’échanges ne pourrait être que bénéfique."


En quoi votre recherche a-t-elle des implications pratiques ou des applications dans le monde réel ?

"L’application directe à court terme de mes recherches reste assez fondamentale, elle est axée sur l’identification des mécanismes moléculaires impliqués dans le développement des complications métaboliques associées à l’obésité. Ces recherches fondamentales sont nécessaires pour, à plus long terme, l’identification de cibles et le développement de molécules pharmacologiques pour lutter contre ces complications."

Ses inspirations

"Évidemment il y a les chercheurs qui ont fait des découvertes fondamentales dans mon domaine de recherche. Mais je pense surtout à tous mes encadrants et prédécesseurs qui m’ont accompagnée dans mon parcours et m’ont transmis la passion de la recherche, mon directeur de thèse, mes directeurs de labo, les ingénieurs, et les étudiants plus expérimentés. La transmission est l’une des choses les plus importantes en recherche."


L'objet de Jennifer Jager

Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à cette chercheuse de choisir un objet emblématique de ses études.

Le résultat ? Un macrophage en peluche

"J’ai choisi de photographier un macrophage en peluche, car il s’agit d'un acteur emblématique de nos recherches. En effet, nous étudions les macrophages présents dans le tissu adipeux et essayons de comprendre comment ils participent à l’homéostasie de ce tissu, et dans le cas de l’obésité nous essayons d’identifier leur rôle et les mécanismes impliqués dans le développement de la résistance à l’insuline et du diabète de type 2."

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