Saillard Marianne

Publié le 20 août 2024 Mis à jour le 4 novembre 2025

Marianne, chercheuse IRD au laboratoire Géoazur, étudie la formation des reliefs côtiers en Amérique du Sud, en lien avec le comportement sismique de la zone de subduction andine

aurelie macarri

Les coulisses d'une carrière en recherche 

Marianne Saillard, chercheuse IRD au laboratoire Géoazur, étudie la formation des reliefs côtiers en Amérique du Sud, en lien avec le comportement sismique de la zone de subduction andine

Qu'est-ce qui vous a initialement attirée vers votre domaine de recherche ?

​« Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup chercher les pointes de flèches taillées dans du silex dans le désert avec mes parents et mes frères et sœurs.

Depuis, j’ai toujours eu envie de comprendre comment se forment les paysages que l’on observe actuellement : un désert, une montagne, une île. Qu’est-ce qui a pu se produire au cours de l’histoire de la Terre pour mener à des paysages naturels si différents autour du monde. »

Y a t-il eu un moment particulier dans votre vie où vous avez su que vous vouliez devenir chercheuse ?  

« J’ai su que je voulais devenir chercheuse lors des différents stages de recherche que j’ai réalisé au cours de mon cursus et en particulier un au Chili avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). 

 

​J’ai beaucoup apprécié pouvoir mener à bien un projet de recherche, aller sur le terrain et discuter avec les scientifiques chiliens. J’ai pu y constater la forte implication de l’IRD depuis des décennies et son impact sur la formation des étudiants et jeunes chercheurs et les collaborations étroites établies. »

La médiation scientifique selon Marianne Saillard

Que vous apporte de parler de vos recherches au grand public ?

«Il est important de faire part de ces recherches au grand public d’une part pour les informer de l’avancée de la science dans un monde où les réseaux sociaux véhiculent pas mal de fake news et d’autre part pour inciter les plus jeunes et surtout les femmes à poursuivre une carrière scientifique dans le domaine de la recherche. C’est aussi souvent gratifiant de voir l’intérêt suscité par notre travail chez la personne qui nous écoute, surtout quand on montre des vidéos ou des photos de notre travail et de paysages à l’autre bout du monde.»

Partager vos recherches avec les scolaires est-il  un moyen efficace pour leur donner envie de s'intéresser aux sciences et pourquoi pas s'orienter vers les sciences ? 

« Bien sûr, je suis tout à fait d’accord avec cette approche. Il faut aller au contact des plus jeunes pour les intéresser, participer à leur ouverture d’esprit et leur connaissance de la Terre et si cela peut susciter des vocations et les amener à poursuivre dans la recherche académique en particulier en sciences, c’est que le travail n’aura pas été inutile et aura été bien réalisé ! »   

Que diriez-vous à un collègue pour le convaincre de se lancer dans la médiation scientifique ? 
 
« Je lui dirais que ce n’est pas toujours facile pour un chercheur de vulgariser et diffuser ces recherches envers le grand public et que cela demande de prendre du temps en plus de ses propres activités mais que c’est une des finalités de notre travail : que nos résultats arrivent jusqu’à l’audience du grand public et surtout des plus jeunes, pour les informer, susciter des vocations. »

Auriez-vous une anecdote à partager en lien avec votre expérience en médiation scientifique ? 

« Ce n’est pas à proprement parler à l’occasion d’une expérience encadrée en médiation scientifique mais quand je prends un taxi à Quito en Equateur par exemple, ils demandent souvent pour quelles raisons je viens en Equateur et pour combien de temps. 
 


 

Pensant que je suis une touriste de passage pour quelques jours, ils sont toujours très surpris et intéressés quand je leur explique ma thématique de recherche et que je travaille en collaboration avec l’Ecole Polytechnique Nationale de Quito, sachant qu’ils sont très préoccupés par les tremblements de terre récurrents. Ils sont très étonnés de voir que des Français viennent travailler en Equateur. »
 

L'objet de Marianne Saillard

Pour sortir des sentiers battus, nous avons demandé à cette chercheuse de choisir un objet emblématique de ses études.

Le résultat ? 
 Une tortue sculptée dans des roches de terrasses marines

« J'ai choisi cette petite sculpture de tortue parce qu'elle est sculptée dans la roche des terrasses marines que j'étudie en Équateur et au Pérou. Ces terrasses nous permettent d'analyser les séismes passés et de mieux comprendre l'activité tectonique dans cette région. »

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