PROJET RANTES : COMPRENDRE LES CAUSES SOUS-JACENTES DE L'OBÉSITÉ CACHÉES DANS LE CERVEAU
L’obésité constitue un défi de santé publique, touchant près de 15 % de la population mondiale, dont 41 millions d’enfants de moins de 5 ans (OMS). En France, 33 % des adultes sont en surpoids (IMC > 25) et 13 % obèses (IMC > 30), ce qui augmente le risque de maladies chroniques telles que le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Le lien entre l'obésité et des complications métaboliques, comme le diabète de type 2, est bien documenté. Les personnes en surpoids ont trois fois plus de risques de développer un diabète que celles ayant un poids normal, et ce risque augmente à sept fois en cas d'obésité. Inversement, 43 % des personnes atteintes de diabète de type 2 sont obèses (ObEpi Roche 2012). Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge de l'obésité et du diabète de type 2, ces efforts restent insuffisants en raison d'une compréhension encore limitée des causes sous-jacentes de ces pathologies.
Pourquoi l'hypothalamus est-il important ?
La plupart des recherches actuelles se concentrent sur les interactions entre les tissus adipeux et d'autres organes (comme le pancréas, les muscles et le foie). En revanche, le projet RANTES se distingue par son approche novatrice, il examine comment la protéine CCL5, également connue sous le nom de RANTES, peut influencer le fonctionnement de l’hypothalamus, une région clé du cerveau régulant l'appétit et le métabolisme. En effet, l'hypothalamus joue un rôle crucial dans la régulation de nombreuses fonctions vitales, notamment le contrôle de l'appétit, la gestion de l'énergie du corps, et le maintien des niveaux de glucose (sucre) dans le sang. Il utilise des signaux chimiques, appelés neuropeptides, pour réguler la faim et la satiété (le sentiment d’avoir suffisamment mangé). Parmi ces neuropeptides, certains stimulent l'appétit, comme la neuropeptide Y (NPY), tandis que d'autres, comme la pro-opiomélanocortine (POMC), suppriment l'appétit. En équilibrant ces signaux, l'hypothalamus aide à maintenir le poids corporel et les niveaux de glucose (sucre) dans des limites saines.
Quel est le rôle de CCL5/RANTES et du récepteur CCR5 ?
CCL5/RANTES est une protéine généralement associée aux réponses inflammatoires du corps, c'est-à-dire la manière dont le corps réagit aux blessures ou aux infections. Son récepteur, CCR5, se trouve à la surface de certaines cellules et agit comme une serrure où CCL5/RANTES peut se lier, déclenchant ainsi une réponse cellulaire. Le projet cherche à comprendre comment cette interaction entre CCL5/RANTES et son récepteur CCR5 pourrait affecter les fonctions de l'hypothalamus. L'idée est que l'inflammation déclenchée par CCL5/RANTES pourrait altérer la manière dont l'hypothalamus contrôle l'appétit, la dépense énergétique, et la régulation du glucose.
Pourquoi est-ce important pour l'obésité et le diabète ?
Si CCL5/RANTES perturbe le fonctionnement normal de l'hypothalamus, cela pourrait entraîner des déséquilibres dans les signaux de faim et de satiété, conduisant à une prise de poids excessive et à des niveaux élevés de glucose dans le sang. Ces conditions sont les principaux facteurs de risque pour le développement de l'obésité et du diabète de type 2. En d'autres termes, si l'hypothalamus ne fonctionne pas correctement en raison de l'influence de CCL5/RANTES, cela pourrait contribuer directement à l'apparition et au maintien de ces maladies.
Cette approche unique, axée sur le rôle central de l’hypothalamus dans l’obésité et le diabète, pourrait révéler des mécanismes encore méconnus et offrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Découvrez le portrait de Carole Rovere à l'origine du projet RANTES !