Sébastian Fernandez, les mécanismes de l'anxiété décryptés

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Publié le 22 septembre 2025 Mis à jour le 30 septembre 2025
Date(s)

le 23 septembre 2025

Découvrez le portrait de Sebastian Fernandez, chercheur CNRS, membre de l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (Université Côte d’Azur, CNRS, INSERM)

Ses recherches

À l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (Université Côte d’Azur, CNRS, INSERM), Sebastian Fernandez étudie les mécanismes de défense développé par le cerveau pour réguler l'anxiété. Les troubles anxieux tels que le trouble de stress post-traumatique, le trouble généralisé de l’anxiété et l’attaque de panique, touchent une grande partie de la population mondiale, et entraînent des conséquences importantes sur les individus et la société. 

Malgré les mécanismes développé par le cerveau, l'exposition au stress et à d’autres facteurs de risque modifient l'activité des circuits neuronaux, ce qui augmente l’anxiété. L'amygdale et le noyau de la strie terminale sont deux régions du cerveau largement étudié pour leur rôle dans la détection du danger et le déclenchement des réponses anxieuses telles que l'évitement, la vigilance et le freezing (réaction de paralysie temporaire). Des études cliniques utilisant des techniques d'imagerie cérébrale ont montré que ces régions sont hyperactives chez les patients souffrant de troubles anxieux. Cette hyperactivité dans ces régions peut conduire à une anxiété pathologique par des mécanismes qui restent encore mal compris.

Le projet MAC de Sebastian Fernandez étudie les connexions de l'amygdale et du noyau de la strie terminale à une autre aire du cerveau appelé l'aire tegmentale ventrale. Cette aire est connue pour abriter des neurones producteurs de dopamine, un neurotransmetteur essentiel dans les mécanismes de récompense et de motivation.

Pour ce faire, des techniques de marquage sont utilisées pour remplir les neurones de l'aire tegmentale ventrale avec un marqueur fluorescent permettant  de suivre les connexions neuronales avec l'amygdale et le le noyau de la strie terminale. De plus, une technique appelée optogénétique permet de contrôler l'activité des neurones et a mis en lumière les synapses de l'aire tegmentale ventrale activant les neurones de l'amygdale

Son inspiration

« D'autres scientifiques ! la science est basée sur le progrès collectif dans le monde entier, parler, voir et lire d'autres scientifiques est la principale source pour poursuivre mes recherches »

Ses résultats et perspectives

Le projet MAC a découvert que la communication synaptique entre l'aire tegmentale ventrale et l'amygdale est renforcée par la libération de certains composé tels que le glutamate et par une augmentation d'une sous-unité de récepteurs appelés GluA1. Bien que ces récepteurs soient connus pour leur rôle dans la peur, c'est la première fois qu'ils sont associés à un mécanisme d'anxiété pathologique !

Pour approfondir ces recherches, l'équipe à développé un outil capable de bloquer l'action de ces sous-unités GluA1 dans les neurones de l'amygdale qui reçoivent des signaux de l’aire tegmentale ventrale. Cet outil a permis de montrer qu'il est possible de réduire l'augmentation de l'anxiété provoquée par l'exposition au stress social.

Les recherches sur l’amygdale et les circuits neuronaux ouvrent des perspectives prometteuses pour traiter les troubles anxieux de manière plus efficace. En comprenant mieux les mécanismes de l’anxiété, il sera possible de développer des traitements plus ciblés, adaptés aux besoins spécifiques des personnes souffrant d’anxiété excessive.

Curieux d’en savoir plus sur le projet MAC ou sur le parcours de Sebastien Fernandez ?