Recherches sur le diabète : décrypter les mécanismes de la résistance à l’insuline

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Publié le 5 novembre 2025 Mis à jour le 5 novembre 2025
Date(s)

du 27 octobre 2025 au 3 novembre 2025

Découvrez les travaux de recherche de Jennifer Jager, chercheuse Inserm au Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (Université Côte d’Azur, INSERM, CNRS), consacrés à la compréhension des mécanismes moléculaires à l’origine de l’obésité et du diabète de type 2.

Ses recherches

Au cœur du projet MacP53 financé par l'Agence National de la Recherche, Jennifer Jager explore le rôle d’un acteur encore méconnu du métabolisme : la protéine p53 et ses ARN non codants dans les macrophages du tissu adipeux. Ces cellules immunitaires, essentielles à l’équilibre énergétique du corps, deviennent dysfonctionnelles lors de l’obésité, favorisant l’inflammation et la résistance à l’insuline, un des premiers signes du diabète.

Le facteur p53 est principalement connu pour son rôle dans la protection des cellules contre le stress : il intervient dans la réponse au stress cellulaire, l’arrêt du cycle cellulaire, l’apoptose et donc la prévention du cancer. Cependant, des recherches récentes montrent que p53 a également un rôle dans la régulation métabolique, notamment dans le contexte de l’obésité et de l’inflammation.

Son objectif :

  • Comprendre comment p53 influence la fonction des macrophages du tissu adipeux ;

  • Identifier les ARN non codants régulés par p53 impliqués dans les déséquilibres métaboliques ;

  • Ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques pour prévenir ou corriger la résistance à l’insuline et le diabète.

Des résultats prometteurs

Les premières données du projet MacP53 sont encourageantes :

  • L’inactivation de p53 dans les macrophages améliore la tolérance au glucose chez la souris obèse ;

  • Cette modulation augmente la capacité oxydative des cellules et préserve la réponse à l’insuline dans les adipocytes ;

  • Ces résultats suggèrent que p53 pourrait être une cible clé dans la prévention de la résistance à l’insuline et ouvrent la voie à de futures stratégies pharmacologiques contre le diabète de type 2.

Son inspiration

"C’est lors d’un stage dans un laboratoire s’intéressant au diabète de type 2 que j’ai développé un grand intérêt pour ce domaine de recherche. Mon grand-père souffrait lui-même de cette maladie, que je connaissais donc plutôt du point de vue d’un proche de patient. L’idée que mes travaux pourraient contribuer à mieux comprendre le développement de cette pathologie a confirmé ma décision de poursuivre une carrière dans ce domaine de recherche."

S’engager pour la diffusion de la science

Convaincue que la vulgarisation scientifique est essentielle, Jennifer Jager participe régulièrement à la Fête de la Science, à la Nuit européenne des chercheurs et accueille des élèves de collège dans son laboratoire.

« Partager nos recherches avec le grand public permet de donner du sens à notre travail, de susciter des vocations et de montrer que la science est un projet collectif. »

Son objet emblématique : un macrophage en peluche

Pour symboliser son projet, Jennifer Jager a choisi un macrophage en peluche : une manière ludique d’illustrer le cœur de ses recherches. Ces cellules, présentes dans le tissu adipeux, sont au centre de son travail pour comprendre comment elles participent — ou résistent — au développement du diabète.